Un dessin, une pensée, une image par jour, pour garder une trace du temps qui passe.
Jour 1
Je viens de fêter mes 46 ans. Si j’ai un masque sur l’image c’est à cause du covid… Alors, bien sûr on doit vivre avec et relativiser mais malgré tout, pour fêter son anniversaire ça impacte forcément un peu… Il y a eu comme un petit climat anxiogène, du style les coups de téléphones tout au long de la journée pour annuler à cause d’un rhum (ou covid, on ne sait pas…). Enfin, c’était quand même sympa. On a réussi à être six, plus les enfants (trois) et plus le chat, ce qui nous fait un total de dix, donc dans les clous question regroupement… Enfin, c’était il y a deux semaines, parce qu’aujourd’hui on n’a plus le droit de se regrouper attention… Hum, quand j’y repense, je me demande si c’était pas six, le nombre de personnes maximum… Si ça se trouve on aurait pu avoir la visite des gendarmes … un peu comme dans un roman d’anticipation, un truc de dingue, du style Farhenheil 451 où on n’a pas non plus le droit de posséder des livres… Bon, sinon, j’ai eu des pommes de terre comme cadeaux (enfin, j’ai un peu triché parce que j’avais demandé avant) et ça ça m’a fait vraiment plaisir !
Jour 2
Je rêve d’un monde dans lequel ma seule préoccupation serait de dessiner, peindre, observer, décrire les pommes de terre. Mes journées n’y suffiraient pas, même si j’étais plusieurs… Tant de formes, tant de retournements de situation, tant de questions et de teintes qui virent inopinément et contre toute attente, parfois en une heure seulement… Par ce motif unique et pourtant protéiforme, j’imagine la possibilité de rattraper cette étrange période, presque dix années sans dessiner … Mais, il y a la vie… Enfin, ce qu’on appelle la vraie vie, celle qui nous fait courir en tous sens, celle qui nous rattrape sans relâche. Alors, un dessin par jour, si possible d’une pomme de terre, c’est déjà un début…
Jour 3
Ce matin, pour la première fois de ma vie j’ai procédé à la pose d’un tuteur pour ma pomme de terre en pot n°5 (44 ème jour) afin de sauver les germes qui menaçaient de rompre…
Jour 4
Lecture du jour.
L’homme barbu qui vient de l’est.
Les vastes plaines ouvertes, les belles collines et les eaux qui serpentent en méandres compliqués n’étaient pas « sauvages » à nos yeux. Seul l’homme blanc trouvait la nature sauvage et pour lui seul la terre était « infestée » d’animaux « sauvages ». À nous la terre paraissait douce, et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère. Elle ne nous devint hostile qu’à l’arrivée de l’homme barbu de l’est qui nous accable, nous et les familles que nous aimons, d’injustices insensées et brutales. C’est quand les animaux de la forêt se mirent à fuir son approche que commença pour nous « l’Ouest Sauvage ».
Chef Luther Standing Bear – Sioux Oglala
Pieds nus sur la terre sacrée
Textes rassemblés par T.C.McLuhan
Jour 5
Ce matin : « - Dis mon chéri, il est où ton deuxième masque pour que je le lave ?
- Ben je l’ai prêté à Youri parce qu’il en n’avait pas… Mais t’inquiète, je l’avais pas porté celui là ! Euh, à moins que… je sais plus trop en fait… »
Jour 6
Jour 7
Grosse inquiétude de la journée : je crois que j’ai tué ma pomme de terre en pot n°5 lors de l’opération de tutorat. Le ruban qui devait la maintenir au tuteur a opéré à la manière d'un garrot, interrompant la circulation de la sève le long de la tige.
Jour 8
Lecture du jour « Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley »
Voici près d'un siècle, dans d'étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains " sauvages " dans des réserves. La culture in vitro des fœtus a engendré le règne des " Alphas ", génétiquement déterminés à être l'élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. Le meilleur des mondes est possible. Aujourd'hui, il nous paraît même familier...
Demain, le bonheur sera universel. Et obligatoire ! Dans le meilleur des mondes les foetus sont « préparés» dans des incubatrices en fonction du rôle qu'on leur destine. Les futurs Alphas, de la caste des élites, reçoivent plus d'oxygène, plus de «pseudo sang». Quant aux futurs Epsilons, à qui l'on réserve les tâches les plus pénibles, on veille à ne pas développer leurs facultés intellectuelles : un bon ouvrier n'a pas besoin de penser. Dans le meilleur des mondes, un système éducatif qui façonne les esprits comme les corps, une société communautaire qui proscrit l'individualisme, où la cellule familiale ne peut exister. Dans ce meilleur des mondes méthodiquement planifié pour construire les hommes en fonction des besoins, pour contraindre un bonheur artificiel, pour museler les passions et les interrogations, il y aura bien un grain de sable pour s'insérer dans les rouages. Un récit incontournable écrit en 1931, qui n'a pas fini d'influencer écrivains et cinéastes.
Jour 9
Études de pommes de terre à l'aquarelle : Extrait Carnet n°1.
Jour 10
Grosse fatigue, besoin d’évasion… À moi les Trollocs !
Jour 11
Aujourd’hui mercredi : journée pyjama at home !
J’ai résilié mon abonnement chez Netflix car cela nuisait gravement à ma santé mentale en me rendant légume des heures durant dans mon canapé. (j’avoue avoir tout de même regardé le dernier épisode visible de Star Trek Discovery - saison 3 épisode 4. Et... il faut bien admettre, ainsi que me l’a fait remarqué Hector la semaine dernière qu’effectivement cette série est profondément stupide.) Je me suis ensuite connectée à Arte et j’ai regardé The Bookshop d’Isabel Coixet de 2017.
Synopsis Angleterre, 1959. Veuve d’un soldat de la Seconde Guerre mondiale, Florence Green s’installe dans un village de bord de mer de la campagne britannique. Là-bas, elle décide de réaliser son rêve : ouvrir une librairie. Cette initiative pourtant si pacifique et innocente va déclencher une foule de réactions négatives de la part des habitants. 3 Prix Goya 2018 dont Meilleur film et Meilleure réalisatrice.
Un petit film plein de grâce, de bosquets de roses, de tapisseries William Morris, de livres, de racines courant le long des murs, de vieilles pierres, de petites phrases qui résonnent telle que celle-ci « Personne ne se sent jamais seul dans une librairie ».
Grâce à lui, j’ai déjà l’impression que ça va mieux. Je me sens un peu plus maître de moi-même, de mon temps, un peu moins godiche (ayant pourtant, comme souvent pleuré, surtout quand Monsieur Brundish meurt d’une crise cardiaque). Durant ce film j’ai enfin terminé les corrections des quarante-cinq images d’Antoine et le tigre, changé dans la cuisine, tandis que je dessinais la pomme de terre en pot n°5, les suites pour violoncelle de Bach (interprété par M.Rostropovitch) pour le trio à cordes D581 de Schubert qui m’a rappelé le film Barry Lindon et m’a ramené à mon premier amour Cyrille, avec qui j’avais regardé ce film pour la première fois (là encore j’avais beaucoup beaucoup pleuré). J’ai repensé à nos journées ensemble, tous ces dessins, tous ces films, ces livres, cette musique que nous écoutions, la moto 50 débridée, ma toute première bande de copain (Matthias qui faisait de la photo, Alex du saxo, Cyrille et moi …). J’ai aussi desserré le garrot de la pomme de terre en pot n°5, préparé les tasseaux pour le châssis de ma prochaine toile, bu beaucoup de thé, effectué mes exercices journaliers (abdos/pectoraux/fessiers), fais des câlins à Plumpy cat. Ensuite il y a eu un autre film contenant d’autres activités diverses et variées. Mais ça c'est une autre histoire...
Jour 12
Euh … Pardon ? T’as l’intention de dessiner quoi là ? … des quoi ???… des… fleurs… ??!!! Le vieux machin derrière moi ? Non mais l’autre ! Ah ben ça ! Moi je crois pas ! Ici on dessine des pommes de terre à la rigueur, ou bien tu me dessines moi, c’est bien moi... Je suis un chat, les gens aiment bien les chats ! Et puis t’as de la chance, je suis plutôt pas mal, en tout cas mieux que tes patates, hein… parce qu’entre nous ça n’intéressent pas grand monde les pommes de terre… À la limite, les fleurs peut-être… Mais non j’rigole ! En plus t’en n’a pas dessiné depuis que t’avais des couettes, c’est sûr que ça va être moche. Perds pas ton temps, je suis là !
Bon … Je te laisse réfléchir mais en fait, si t’es pas d’accord ben c’est bête pour toi parce que moi je suis bien là où je suis ! Hein ? Quoi ? C’est ton carnet ? Of, c’est pas grave, il me gêne pas.
Jour 13
Rêver de boire le thé avec des amis ... ?
Jour 14
Ambiance de la journée !
Jour 15
Vite !
Le chat dort dans le salon ... C'est le moment !
Jour 16
Pomme de terre du jour.
Jour 17
Pomme de terre du soir.
Jour 18
WorK in pRogReSs !
Jour 19
Pomme de terre d'après Western.
Jour 20
Ambiance de la journée !
Jour 21
Pomme de terre de fin de journée.
Jour 22
Pomme de terre du dimanche.
Jour 23
Pomme de terre de fin de journée.
Jour 24
Le chat dans les fleurs ...
Jour 25
Pomme de terre de début de soirée.
Jour 26
On avait dit PLUS de séries, même sur Arte... Tant pis pour toi.
Jour 27
WorK in pRogreSs ...
Jour 28
" Les Prophéties s'accompliront, murmura l'Aes Sedai. Le dragon s'est réincarné."
Euh, à méditer ?
ou pas ...
Fin du Tome 2 de la saga "La roue du temps" (22 tomes) de Robert Jordan
Jour 29
Dimanche.
Schubert dans la cuisine en dessinant la pomme de terre n°5. Le silence dans le salon, entrecoupé par les voix de Jarrousky et Stutzmann entre deux pages, le livre du jour La grande Beune de Pierre Michon, installée dans le canapé, le chat qui dort près de moi, le thé fumant aux fraises des bois. Le livre La guerre du feu de J-H Rosny Aîné, que je regarde déjà avec envie, pour ce soir peut-être... Des petites choses à faire, de-ci de-là. La journée s'écoule, paisible.
Jour 30
Début de semaine fracassant...
Jour 31
Enfin !
Dernière image pour Antoine et le Tigre de Malaisie...
Jour 32
« Gaw et Nam ne regardaient guère les astres, mais Naoh n’y était pas insensible. Son âme confuse y puisait un sens plus aigu de la nuit, des ténèbres et de l’espace. Il croyait que la plupart apparaissaient seulement comme une poudre de brasier, variables chaque nuit, mais quelques-uns revenaient avec persistance. L’inactivité où il vivait depuis la veille mettait en lui quelque énergie perdue, il rêvait devant la masse noire des végétaux et les lueurs fines du ciel. Et dans son cœur quelque chose s’exaltait, qui le mêlait plus étroitement à la terre. »
La guerre du feu – J-H Rosny Aïné
Jour 33
Pour être de bonne humeur coûte que coûte !
Jour 34
Enfin !
46 images bouclées pour mon projet Antoine et le tigre de Malaisie !
Jour 35
Ambiance de la journée.
Jour 36
Un dimanche sur terre.
Jour 37
Reprise du projet d'écriture fantasy avec Hector !
"Dans la cour du château, tous levèrent les yeux vers le désastre tandis que les serpents comme par magie se volatilisaient."
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À suivre...
Jour 38
Pendant ce temps là, sur le site du petit tigre ...
Jour 39
Lentement mais sûrement, les choses avancent...
Jour 40
Petit bonheur de la journée !
Les pommes de terre d'Apolline...
Atelier illustration CM1.
Jour 41
Pomme de terre de fin de semaine.
Jour 42
Une journée à courir auprès d'Atanarjuat...
Jour 43
Petit dessin du dimanche, la pomme de terre en pot n°5 à son quatre-vingt troisième jour.
Jour 44
« Le chemin boueux mange les bottes. La journée cherche ce qu’elle a d’unique. Elle n’a pas encore trouvé quand du haut d’un sapin éclate le chant de l’oiseau : un troubadour de retour à la maison qui se frictionne le visage à l’eau glacée. »
La grande vie – Chistian Bobin
Jour 45
À fleur de peau...
Jour 46
Fil de pomme de terre.
Jour 47
Petit bonheur du jour : l'Impalhati de Lucien.
Atelier illustration CM1.
Jour 48
Rectificatif du jour 10 : En fait, les Trollocs ça s'écrit Trolloques. C'est pas pareil je trouve, ça ne sonne pas de la même façon, ça fait un peu breloque, du coup c'est moins crédible. C'est bête, moi j'aimais mieux Trollocs... Enfin, on est bien obligé de faire avec (si j'avais écris le livre mais ce n'est pas le cas), tant pis...
Jour 49
Jour 50
Préparation de carte pour la nouvelle année.
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